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Le passé Minier

Bienvenue à la Maison du mineur et des énergies !
« Une aventure humaine à découvrir »


La Maison du Mineur et des Energies : un reflet du passé et une porte ouverte sur les énergies de demain

Construite en 1954, l'ancienne maison de porion à St-Crespin-sur-Moine est le témoignage d'une riche époque industrielle dont l'exploitation minière fut la locomotive. Tour à tour « maison de la nature et de la randonnée » puis « maison du mineur et des énergies » le 14 mars 2009, le site a subi une profonde restructuration. Son ouverture au public en septembre 2015 est le fruit de dix années de réflexion, menées de front par l'intercommunalité Moine et Sèvre, l'association la CICADELLE, le Pays des Mauges et l'association les Chemins Crespinois avec comme ressources humaines deux adhérentes enseignantes Marie-Josée Delépine et Roselyne Richard. Aujourd'hui, la maison du mineur et des énergies a une double mission : préserver et transmettre la mémoire d'une époque industrielle révolue, et proposer, notamment aux scolaires, un enseignement sur les énergies et en particulier celles que nous consommerons à l'avenir.

 

MME Avant

MME Après

 

LE PASSE MINIER

Quarante ans d'exploitation minière marquent inévitablement et profondément un  bourg et ses habitants. Du début des années 50 jusqu'à sa fermeture en 1989, la mine de l'Escarpière aura extrait jusqu'à 4 109 tonnes de minerai. Ce qui, à l'époque, en fait l'un des sites les plus importants de la Division Minière de Vendée. En 1987, une production record de 50 tonnes  pour le seul mois de mars a été enregistrée ! De ses 3,5 Kms le long de la Moine,  il n'en reste désormais qu'une colline nue en face de la Maison. Ailleurs la nature a depuis repris ses droits.

A l'orée d'une époque prospère

En mai 1952, la découverte d'indices d'uranium à l'Ecarpière annonce la fin d'une certaine tranquillité pour la petite commune de St-Crespin-sur-Moine. En France, l'extraction minière se développe et fait germer dans les têtes l'idée d'un avenir meilleur et plus moderne. « Vous verrez c'est l'avenir l'uranium, vous verrez vos chauffages ! ». Beaucoup le considèrent comme  le nouvel « eldorado ».

Puis tout va très vite. Entre 1954 et 1956, deux puits sont creusés, accompagnés de leurs tours Pic. En 1955, des tests de traitement chimique à partir du minerai extrait sont effectués par  les Etablissements Kuhlmann.  Cette étape de transformation sera ensuite rapidement prise en charge par l'usine SIMO (Société Industrielle des Minerais de l'Ouest), construite en 1956 aux portes de la mine. En 1957, l'exploitation intensive du gisement peut débuter !

Le développement d'une riche vie sociale et un bouleversement des modes de vie

Rémi et René PoissonParler de la mine c'est d'abord parler des mineurs. Dur labeur, le métier de mineur se caractérisait par la grande solidarité entre ceux qui travaillaient « au fond ».   « C'était un métier dur ...  Heureusement il y avait la  camaraderie : « quand il y en avait un qu'était en difficulté on le soutenait et pis c'est tout. ». L'arrivée en masse dès 1953 d'ouvriers fut la source d'une dynamique sociale au cœur du bourg de St-Crespin, alimentée par les rencontres de plusieurs cultures et modes de vie. « Les agents de maitrise arrivèrent du nord de la France (mines de charbon). Les mineurs professionnels qui sont v'nus c'était des gars de Faymoreau, du  charbon du sud vendéen. Certains sont venus de la Sarthe des mines de charbon, d'autres de l'Orne des mines de fer, d'autres des mines d'étain d'Abbaretz... il y eut des italiens aussi, des polonais... C'était un autre monde,  une autre culture. Ils arrivaient d'ailleurs. Les Polonais c'était des travailleurs ! ».

 

 

Decembre-1956-construction-de-la-cite-St-CrespinLes importants flux de ces nouveaux habitants et leur désir de faire venir leurs familles amène à le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) à la construction de la cité ouvrière de « Beausoleil » en 1956. Deux barres d'immeuble, un célibatorium (destiné aux ouvriers seuls) ainsi que six logements  de porion (chefs mineurs) contrastent alors avec l'architecture  traditionnelle du centre-bourg. Le confort et la modernité s'installent dans les habitations.

Il y avait encore six épiceries en 1950 mais « des petites on l'on trouvait de tout ». Il existait  une quincaillerie, un magasin de tissus, un  magasin de chaussures, un dépôt de charcuterie ...A l'arrivée des mineurs «  ce fut l'euphorie à Saint Crespin » Un journal titrait «  la citrouille se change en carrosse ! »   Il y eut un magasin de la  presse, et pour la première fois  un  médecin s'installa ... le pharmacien suivit ... un bureau de poste vit le jour... Les  murs des magasins existants se percèrent  pour des vitrines attrayantes... Un marché se tint  même le lundi sur la place Beausoleil. « P'tit à p'tit ...  la mine envahit not' vie : on l'entendait, on la voyait, on en parlait »...
Il se créa une boulangerie-pâtisserie alors qu'il  n'y avait  qu'une boulangerie jusque là. La boucherie  qui existait déménagea pour un espace plus grand,  plus fonctionnel, plus moderne  ... Les trois cafés existants prirent de l'importance : l'un devint cantine de la mine avec 400 couverts le midi. L'autre devint «  le min'ura » qui fit même hôtel et le 3ème vit sa fréquentation prospérer. On élargit les carrefours pour laisser passer les camions porte - charges ...et ...  « le père Noël remplaça le petit Jésus »...

Depuis la fermeture de la mine, le calme est revenu dans les rues. Plus de ronflement de souffleries, plus de bruits d'explosions, plus de sable à s'incruster sur le linge des étendages et moins de poussière dans les maisons ...  mais des indices de l'activité minière demeurent encore, et le souvenir reste vivace dans l'esprit des anciens.

Dates clés à retenir :

  • Mai 1952 : découverte des indices d'uranium de l'Ecarpière
  • Juin 1954 : début creusement du puits P1 (achevé en mai 1955)
  • 1955 : premiers essais de traitement chimique du minerai extrait
  • 1956 : fin de la construction du puits P2
  • 1956 : construction de l'usine de traitement de la SIMO aux portes de la mine
  • 1956 : construction de la cité ouvrière
  • Septembre 1962 : première exploitation à ciel ouvert achevée en 1966
  • 1965 : millième tonne d'uranium extraite
  • 1984 : arrêt de l'extraction par puits
  • 1985 : la Moine est déviée (pour laisser place à des mines à ciel ouvert)
  • 1989 : arrêt des investissements miniers en travaux souterrains, fermeture des travaux à ciel ouvert, arrêt de la mine
  • 1991 : fermeture de l'usine de traitement de la SIMO
  • 1991 - 1992 : destruction des deux tours Pic